Ce texte est une ébauche sur le pouce dont je poursuivrai la rédaction ici-même.
L’Ascension est vécue comme une fête chrétienne célébrée le jeudi qui suit le quarantième jour à partir de Pâques.
En effet, les évangiles indiquent que la crucifiction a eu lieu un vendredi, date contredite par les évangiles synoptiques (le lendemain lors de la Pâque) et par Jean (le jour du repas de la Pâque). Il reste que dans certaines traditions ésotériques, le repas est pris la veille ce qui peut concilier les trois dates. Selon les éphémérides lunaires, il est possible que le biblique 14 nisan tombe un vendredi en l'an 33. Ce qui ne prouve rien mais justifie la symbolique qui fonde les datations proposées. Notons que si la mise en croix a eu lieu le 16 nisan, date le plus souvent reconnue par les historiens, alors le jeudi dit de l'Ascension tombe bien le 40ème jour... et la Pentecôte au lendemain du 49ème jour (7 semaines), soit le dimanche 50ème jour du chemin qui conduit au retour définitif de l'esprit (âme pour les chrétiens) dans la matrice (la "costa"), comme "esprit saint", partie éternelle de l'âme selon la tradition des Yod des anciens égyptiens. Nous voilà d'ailleurs au coeur de la symbolique ésotérique chrétienne.
Pour les croyants attachés aux Evangiles comme les chrétiens, voire également les musulmans et certains juifs, elle marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples après sa "résurrection" et son "élévation au ciel". Faut-il prendre les mots de la vulgate au pied de la lettre ? Peut-être pas. Cette ascension, cette élévation, exprime un nouveau mode de présence du Christ. Il n'est définitivement plus visible dans le monde terrestre, ni en chair, ni en lumière visible. « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore retourné vers le "per" (prendre sans doute le mot dans son acceptation égyptienne de la demeure du "Un", de l'Esprit, "père" et "mère" de toute chose). Mais va trouver mes frères et dis-leur : "je retourne vers mon Père-Per qui est également votre Père-Per, vers mon "Dieu" qui est votre "Dieu" » dit-il à Marie Madeleine. "Dieu", le Un qui contient son propre principe de division au sens du prélude de l'Evangile de Jean. Jésus demeure présent dans les sacrements qui remplacent l'image, la re-présentation, des anciens égyptiens. Cette "mort achevée" annonce également la venue du Saint-Esprit dix jours plus tard à l'occasion de la fête de la Pentecôte. Elle préfigure donc pour les chrétiens la vie éternelle de l'esprit que les vivants peuvent manifester ou faire se manifester
Voilà qui situe bien la tradition chrétienne dans la ligne de la spiritualité antique avec quelques inflexions qu'il serait intéressant de commenter, giganstesque effort contre la pesanteur (gravité qui mène à la tombe) de l'interprétation courante de l'Ancien Testament, le grand véhicule.
Dans l'attente de ces développements que comme d'habitude je remets aux lendemains, rappelons malgré tout que le terme "ascension" relève d'une imagerie populaire et donc d'une traduction qui se développe surtout à partir de la fin du IVème siècle, en lien d'ailleurs avec l'imagerie populaire de la Pentecôte.
Dans les textes originaux, il est question de "catalepsie" qui dérive de καταλαμβάνω (katalambanô, « saisir, prendre ») mais qui ne doit pas être traduit par « la prise » mais dans le sens où l'esprit "prend" la partie de l'âme qui était incorporée. Retour à l'hypnose primordiale (Lacan, Guénon et bien d'autres).
C'est très exactement le schéma du retour progressif du couple âme-esprit vers l'occident (occire-tuer) éternel fondement de la théologie égyptienne. Comme également des éléments d'interprétation de la tradition écossaise.
Et peut-être celui que la science retrouve, qui a montré récemment qu'à la mort dite cérébrale, des gènes jusque là non exprimés se mettaient à créer des neurones vivant sans oxygène pendant... 40 jours, quand l'esprit quitte définitivement l'enveloppe corporelle pour n'exister plus que de façon immatérielle dans la mémoire primordiale laquelle redescend sur la communauté des hommes et non sur un seul corps, ceci lors de la pentecôte.
Le nombre 40 est récurrent dans la Bible. Il éclaire la liaison entre l'épisode christique et la tradition. Tout comme selon Luc, l'Ascension se produit en Béthanie, à ne pas confondre avec le village de Béthanie où sont censés vivre ses proches. Il s'agit bien de la demeure (Beth) d'Ana ou du Un. J'y reviendrai donc.
"L'Ascension marque dans la théologie chrétienne la fin de la présence physique de Jésus sur la Terre, après sa mort et sa Résurrection. Elle symbolise en ce sens un nouveau mode de présence du Christ « à la fois tout intérieure, universelle et hors du temps »." selon Wikipédia. On ne peut mieux dire.
Patrice Hernu
Ascension-Catalepsis 2021