Cet article est la suite d'un article précédent
Il y a un an, alors que de nombreux experts prédisaient qu'il fallait se préparer à l'arrivée rapide du "monde d'après", grâce aux vaccins, j'indiquais qu'il était urgent de se focaliser sur l'immédiat que j'avais appelé l'entre deux mondes, pour aider les hommes et les femmes que sont les entrepreneurs des TPE/PME mais aussi les commerçants qui étaient déjà en grande difficulté pour certains dans le monde d'avant et ce consécutivement aux mouvements de grèves, de gilets jaunes et de diverses manifestations.
Ainsi, j'écrivais , le 13 Avril 2020, que l'urgence était de mettre en place les adaptations nécessaires pour assurer la sauvegarde des 670 000 entreprises et maintenir l'emploi des 7 millions de salariés
Enfin je précisais que le scénario le plus vraisemblable était celui d'un déconfinement sanitaire progressif conduisant à une reprise économique réelle en 2022/2023 correspondant ainsi au monde d'après et par conséquent qu'il convenait de privilégier rapidement la recherche des conditions de survie de l'entre deux mondes
Et contrairement aux affirmations prévoyant un grand changement dans le monde d'après, J'étais convaincu que le modèle capitaliste prospérerait sans grand changements
Aujourd'hui, le 13 Avril 2021, un an après qu'en est-il ?
La politique du quoi qu'il en coûte vis à vis des entreprises et des commerçants représente une dépense mensuelle d'une dizaine de milliards (11 Mds pour Avril) pour financer le fonds d'urgence aux entreprises (chômage partiel, fonds de solidarité, exonération de cotisations sociales...) et ce pour reporter dans le monde d'après une explosion de faillites des entreprises actuellement sous perfusion et un chômage massif
Pour survivre, les entreprises ont bénéficié de leur banque, d'un prêt garanti par l'Etat (PGE) pour un total de 136 Mds qu'il faudra bien rembourser, mais déjà 55% d'entre elles ont sollicité un nouveau report d'échéance dont une majorité pour 2026
Nous sommes toujours dans l'entre deux mondes, ainsi, les hôpitaux accueillent en réanimation comme ils le peuvent les malades du (de la) Covid et les banques, les entreprises avec les PGE et différends autres prêts
Mais déjà faute de moyens suffisants, certains hôpitaux, dit-on, sont amenés à faire des tris, ne pouvant soigner toutes les pathologies, à l'instar des banques qui ne peuvent traiter toutes les entreprises en grande difficulté.
Quant aux régions, elles restent dans l'attente de recevoir les fonds du plan de relance pour financer leurs investissements, l'Europe n'ayant toujours pas, un an après, arrêté les conditions d'attribution de ces fonds aux Pays membres.
Bien que le Virus soit devenu le maître du temps...il importe de préparer les conditions d'accès au monde d'après des entreprises et des commerçants en tenant compte d'un nombre de changements constatés pendant l'entre deux mondes, tels la digitalisation et le numérique impactant la relation entre les entreprises/commerçants et les consommateurs, le télétravail modifiant le lien social et l'organisation dans la relation des salariés avec les employeurs publics et privés, la green politic révisant les politiques du transport, du logement, et peut être de la finance ...
Mais aussi les enseignements tirés du traitement de la pandémie qui montrent les pistes de progression nécessaires à réaliser pour la santé , la recherche, l'éducation et l'enseignement notamment.
En attendant les réformes pour ce faire, à l'approche des campagnes électorales cantonales, régionales et présidentielles il est vraisemblable que "l'hélicoptère monnaie" du quoiqu'il en coûte va encore repasser, laissant ainsi le traitement chirurgical du virus de l'endettement de la France au monde d'après, sauf à découvrir un nouveau vaccin...
Jean Philippe Robic