En décorant récemment Line Renaud, « incontestable penseur (e) » et « éminente philosophe » de notre société en voie de dislocation, du cordon de Grand-Croix de la Légion d’Honneur, plus haut grade de cet ordre national, Emmanuel Macron a eu cette phrase ô combien inspirée : « Votre combat pour le droit de mourir dans la dignité vous ressemble et nous oblige. Dicté par la bonté, l’exigence et cette intuition unique que c’est le moment de faire, alors nous ferons ! »
Belle suffisance par rapport au Parlement qui déjà, alors qu’il ne représente plus, pour cause d’abstention, qu’une petite moitié des citoyens, se voit préférer des institutions créées ex nihilo comme un Conseil National de Refondation dont le nom n’est choisi que pour rappeler le CNR de De Gaulle et Jean Moulin, des Convention Citoyenne pour le Climat et autres macronies toutes plus inutiles les unes que les autres mais qui font croire qu’on donne la parole au peuple.
On en vient aujourd’hui à l’Euthanasie, revendication que Line Renaud déclarée morte par erreur à 92 ans et qui en a maintenant 94 revendique pour les autres car c’est bien connu l’euthanasie est la préoccupation majeure des personnes âgées ! Certains croyaient à tort que c’était d’abord d’être bien soignés et de ne pas être déposés comme dans une décharge à l’EHPAD du coin qui, on l’a vu récemment les traite pourtant avec la plus grande (in) humanité.
Moi je pensais qu’un tel cordon devait être dispensé d’une main tremblante à la crème de la crème. Je pensais qu’un Président devait songer à l’image que doivent donner les hauts dignitaires au grand public et notamment aux pauvres, simplicité, économie, abandon à tous les niveaux du faste inutile et non Président torse nu sur son jet-ski, ou enlaçant les chanteurs de Rap aux fêtes Elyséennes de la musique, Ministres utilisant jusqu’à plus soif les moyens de la République et même à vie comme pour les voitures de fonction pour les anciens Premiers Ministres et Ministres de l’Intérieur, fastes de l’Hôtel de Lassay qui valurent l’exclusion d’un ancien Président, Porsche Cayenne présentée par un Ministre arrêté pour excès de vitesse avec une Carte Grise de la Fondation des petites pièces Jaunes, et tant d’autres aberrations à tous les niveaux des Hôtels de Département aux Commissions Européennes.
Oui, à tous les niveaux on va « à la soupe ». Les salaires des retraités de la haute fonction politique sont souvent si scandaleux qu’heureusement que nos pauvres hères n’en ont pas la moindre idée.
Soyons clairs : personne ne peut reprocher à quelqu’un de gagner sa vie le mieux possible grâce à son travail et son intelligence, encore qu’il y ait des limites à des salaires mirobolants et des retraites-chapeaux vraiment insensées mais si l’on veut consacrer sa vie à la fonction publique et donc au service du peuple on se doit d’être modéré dans la recherche du profit.
Deux anciens Premiers Ministres, cumulant leurs retraites de Matignon, celles de Maire, celles de Député, celles de Président d’un Conseil Général n’ont pas résisté aux 16.759 € supplémentaires brut par mois frais de déplacement inclus du Conseil Constitutionnel ! Un ancien Président de la République non plus !
On se met à penser à Angela Merkel faisant seule ses courses au Supermarché (ou au moins donnant cette impression) aux Ministres de l’Europe du Nord harcelés pour une dépense injustifiée de quelques euros, aux bénévoles qui au bas de l’échelle se dévouent dans leurs associations ou leurs petites communes.
Il y a beaucoup à revoir et surtout il faut donner l’exemple même si la récompense n’est pas à la clé car comme disait Nietzsche dans « Ainsi parlait Zarathoustra » devant le manque de reconnaissance du peuple : « Si tu veux être une étoile, il faut les éclairer tout de même mon frère !»
Pierre Chastanier