CIU - Cercle Inter Universitaire




 

Le développement de l’IA peut-il signer la fin de l’humanité ?


Depuis son avènement sur notre planète (les plus vieux fossiles du genre Homo habilis, remontent à 2.8 millions d’année alors que leurs descendants, les plus anciens Homo Sapiens n’ont que 300.000 ans), l’Homme, prenant progressivement conscience de l’existence de son être, assemblage inimaginable de milliards de molécules dicté par les lois de la biologie, ne se demande pas :

Qu’y avait-il avant la vie ? Mais plutôt : Qu’y-aura-t-il après la mort ?

Le développement des technologies, la robotisation et l’automatisation des métiers qu’il entraîne va-t-il condamner une partie de plus en plus grande de l’humanité à une inutile présence et les esprits supérieurs qui tôt ou tard dirigeront forcément la planète ne vont-ils pas tout simplement juger préférable de se débarrasser de ces bouches inutiles ?

Pour faire fonctionner les dispositifs de plus en plus complexes de l’IA (Intelligence artificielle) comme les ordinateurs quantiques capables d’effectuer n’importe quel calcul beaucoup plus vite que le plus puissant des superordinateurs, pour maîtriser avec des outils biologiques comme le  Crips cas9, véritable couteau suisse de la génétique, tous les organismes vivants des OGM à l’homme, il faudra en effet disposer d’ingénieurs de plus en plus compétents, triés sur le volet , formés dans des universités d’élites que l’oligarchie ploutocratique des Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft, IBM, Tesla, SpaceX et tous ceux qui ne manqueront pas d’apparaître dans les toutes prochaines années, n’hésitera pas à s’offrir à prix d’or.   

Les autres deviendront-ils alors ces prétendues « bouches inutiles », émetteurs de CO2 responsables du réchauffement climatique, qu’il faut nourrir pour qu’ils se reproduisent et dont les transhumanistes n’auront plus besoin mis à part quelques ilotes d’un nouveau genre pour les tâches les plus ingrates ? Pour les ploutocrates d’hier, l’humanité pouvait représenter un marché en devenir mais la croissance extrême de la démographie dans certaines régions du globe et notamment en Afrique, risque de les amener demain à une tout autre conclusion indicible.

Ces fondateurs du Transhumanisme pensent déjà depuis 40 ans dans la Silicon Valley à l’amélioration physique et intellectuelle des êtres humains grâce aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle, avec à terme une fusion chimérique des vivants puis une fusion des chimères obtenues et de la machine.

L’homme-tigre doté d’un super cerveau sera-t-il le GI’s de demain ?

Que dirions-nous lorsqu’on aura appris à réactiver, puisque nous les possédons déjà, mais à l’état inactif, les gènes reproducteurs de la salamandre qui permettent à un membre de repousser après l’avoir perdu ?

Que ferons-nous lorsque des implants cérébraux super-intelligents nous permettront en quelques minutes d’acquérir des connaissances inouïes avec le risque de nous rendre incontrôlables ?

Si l’humanité ne s’auto-détruit pas par des guerres stupides, elle risque de s’approcher plus vite que prévu de cette singularité qui correspond à une croissance explosive des connaissances conduisant à un dépassement de l’humain nous empêchant de penser notre société avec nos valeurs actuelles.

Un exemple, si demain la fusion nucléaire est enfin dominée, les discours actuels sur la transition énergétique, le nucléaire de fission, les énergies fossiles et même les énergies renouvelables tomberont dans le trou noir des technologies abandonnées.

Les Google, transhumanistes convaincus et autres géants californiens veulent préparer l’humanité à l‘avènement de ces avancées inévitables où, ne nous y trompons pas, ils voient un marché aux profits potentiels inouïs.

Quand, grâce à la spéculation financière (l’activité humaine réelle ne représente plus que quelques pour cent du PIB mondial) ils ont pu gagner tellement d’argent qu’ils sont plus puissants que bien des Etats et qu’ils peuvent acheter toutes les consciences, ils financent toutes les Start-Up possibles et imaginables pourvu qu’elles soient « bien pensantes » les Musk, Zuckerberg et autres Larry Page repèrent bien à l’avance les problèmes de demain et se préparent à vendre à prix fort les solutions qui permettront de les résoudre (superbe leçon de marketing).

Je me rappelle un individu qui était chargé par des grandes compagnies désirant faire aboutir un projet contestable de susciter la création d’une association de défense à laquelle venaient immédiatement adhérer tous les gogos protestataires. Ainsi les donneurs d’ordre savaient qui circonvenir par l’argent, l’idéologie, la corruption, ou l’Ego (le fameux MICE des Officiers traitants !)

Certes il y a de nombreux effets d’annonce mais la réalité est là. Nous allons vivre dans un monde d’algorithmes allant beaucoup plus vite et beaucoup plus loin que ce qu’ont bien voulu imaginer Aldous Huxley ou George Orwell. Un jour une voiture sans chauffeur arrivera brusquement devant trois personnes traversant imprudemment hors des clous : une femme noire, un juif et un teenager américain. Qui choisira-t-elle d’écraser ? Seul l’algorithme qui l’a conçue pourra répondre à cette sinistre question.

Alors qu’un neurochirurgien italien s’exerce à greffer un cerveau, d’autres avec le Human Brain Project, envisagent carrément de créer un cerveau humain électronique grâce à un superordinateur, prélude à une post-humanité technologique qui exigera un nouveau système de croyances, capable de faire notre bonheur malgré nous …selon les désirs de ceux qui l’auront conçu.

Et la politique dans tout cela ? Des élus bien trop attachés à leur petite survivance seront depuis longtemps dépassés et tenus pour quantités négligeables par quelques puissances occultes dotées de moyens financiers inimaginables par le commun des mortels qui dirigeront le monde. On y va ! Mais que faire ?

Intelligence Artificielle ou non, pour beaucoup d’agnostiques qui considèrent qu’après la mort nos atomes immortels retourneront à l’éternelle lessiveuse qui tôt ou tard les réutilisera ailleurs, les transhumains, molécules biologiques et circuits intégrés de Xième génération n’échapperont sans doute pas à la règle du vieux syllogisme ;

L’Homme est mortel

Or, Socrate est homme

Donc Socrate est mortel 

En attendant, comme je l’ai souvent dit : « Tout ce qui peut arriver arrive ». Et les réseaux sociaux ont beau amplifier toutes les Fake News rapportés par des naïfs, les tireurs de ficelles sont bien là. Veillons à ce que dans cette « Ferme des Animaux » que constitue l’humanité nous ne soyons pas tous égaux…avec certains plus égaux que d’autres !   

Pierre Chastanier