Personne de sérieux n’attend du prochain scrutin une solution vraiment positive aux problèmes graves que traverse la société française.
Quel que soit l’Elu (ou l’Elue) on sait bien qu’il se heurtera à une opposition sans commune mesure à celle pourtant féroce qu’a connu Emmanuel Macron avec les grèves et les Gilets Jaunes avant le secours de la pandémie puis de la guerre en Ukraine.
La politique sociale du « Président des Riches » (même s’il se déclare à la HATVP être le plus pauvre des 5 grands candidats) ne s’arrangera guère avec sa promesse de retraite à 65 ans, son absence de propositions sérieuses concernant le pouvoir d’achat, son désintérêt pour nos 9.5 millions de pauvres, son fédéralisme européen qui se heurte à cette France à qui on a volé en 2005 le résultat du référendum…
Le populisme affiché de Marine Le Pen qui a bien peu de chance d’être élue mais qui s’appuyant sur un score en net progrès par rapport à 2017 voudra sans doute prendre la tête d’une éventuelle « Union des Droites » encore à construire ne laissant à Éric Zemmour et Éric Ciotti que des strapontins, hérissera la France bourgeoise et l’idéologisme perverti d’une grande partie de la Gauche
L’échec programmé d’Éric Zemmour, malgré ses incontestables talents, victime de ses propos excessifs sur l’immigration, ne lui permettra peut-être pas en l’absence de toute dose de proportionnelle (une des promesses non tenues d’Emmanuel Macron) d’avoir une représentation suffisante à l’Assemblée Nationale si Éric Ciotti et Marine Le Pen refusent de le suivre dans le seul combat qui amènerait un Gouvernement de cohabitation : une candidature unique dans chaque circonscription d’un candidat d’Union des Droites.
Les fantasmes de Jean-Luc Mélenchon représentant d’une Gauche radicale qui a substitué à la lutte sociale la lutte idéologique pour des combats chimériques : racialisme, indigénisme, wokisme, anticolonialisme, empêcheront longtemps encore la Gauche de Gouvernement de retrouver le chemin de l’Unité social-démocrate sans lequel elle ne pourra que péricliter.
Le déclin des LR, qui suivra de peu celui du PS, torpillé autant de l’intérieur par des intérêts contraires à l’arrivée de Valérie Pécresse au pouvoir que par les prestations insuffisantes de la candidate choisie par les militants, est désormais programmé désormais tellement il s’éloigne de ses origines gaullistes et à moins d’un sursaut salvateur il ne se relèvera pas, malgré ses implantations locales encore importantes.
Il faudra peut-être chercher en dehors d’une représentation politique disqualifiée (on verra par quel pourcentage des inscrits sera élu le futur locataire de l’Elysée : sans doute moins de 25% !) des voies nouvelles pour résoudre les problèmes mortifères auxquels est confrontée notre société.
L’immigration : On l’a dit et répété qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Mais on doit favoriser impérativement beaucoup plus que ce qui a été fait jusqu’à présent l’assimilation des immigrés autorisés (droit d’asile, logement, emploi, éducation, soins) et la lutte contre l’immigration clandestine. C’est au Parlement et à lui seul que doit revenir chaque année le droit de définir en fonction des circonstances, des besoins du pays, de notre dette envers notre ancien empire colonial et de nos possibilités d’accueil le nombre et l’origine de ceux qui pourront s’installer en France y compris en rétablissant des critères permettant ou non le regroupement familial.
La Sécurité : Il faut en finir avec les Territoires perdus de la République. On a investi des sommes considérables dans les banlieues. Pour quel résultat ? Les citoyens de « souche » et les immigrés les plus évolués ont même fini par les déserter et on se pose encore la question de savoir si on tolèrera des « salles de shoot » plutôt que des établissements de soins, des « Chouf » inscrits au RSA et aux Allocations familiales, des Bobos jamais poursuivis lorsqu’ils viennent comme consommateurs alimenter les trafics, des attaques contre les forces de l’ordre jamais suivies de condamnations judiciaires effectives. Il faut absolument en finir.
Le pouvoir d’achat : Sans revenir sur les spectaculaires envolées des prix du gaz, de l’électricité et des carburants, une véritable politique sociale responsable doit permettre de redonner aux Français les plus modestes : salariés au SMIC, emplois précaires, étudiants, chômeurs ou petits retraités un pouvoir d’achat suffisant indexé sur l’inflation. Cette nouvelle politique sociale doit être sévèrement réservée à ceux qui en ont réellement besoin en éliminant les tricheurs, les fraudeurs, les réfractaires de toutes origines.
L’égalité fiscale : Elle doit retrouver le chemin vertueux de la proportionnalité telle que décrite à l’Article 13 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Qu’il s’agisse des cas scandaleux de l’optimisation fiscale qui surgissent actuellement, des enrichissements inimaginables des grandes fortunes en période de pandémie, les mesures macroniennes d’IFI (qui ne le concernent pas puisqu’il n’a pas de biens immobiliers) en remplacement d’un véritable ISF revu à la hausse sur les grands patrimoines (au-dessus de 5 millions d’€ par exemple) doivent permettre de financer les mesures sociales en faveur des pauvres par une lutte acharnée contre l’évasion fiscale et de nouvelles dispositions réglementaires imposant comme aux USA une fiscalisation en France de toutes les ressources entrepreneuriales et particulières (déduction faite des impôts payés à l’étranger).
Le renouveau scolaire : La France, 6ème puissance mondiale ne peut pas rester 23ème au classement PISA. Une réforme en profondeur doit être entreprise (responsabilisation des Chefs d’Etablissements, revalorisation des droits et devoirs et du statut des enseignants, révision des programmes, rétablissement des « Examens des bourses » au Lycée comme à l’Université, classes moins nombreuses, instauration de nouvelles techniques permettant d’apprendre à apprendre, salaire étudiant pour toutes les filières indispensables au pays par des allocations analogues à celles données à l’X, à l’ENS, à l’ENA ou dans d’autres institutions de l’Etat (Impôts, Médecine militaire,…).
La santé : Lutte contre les déserts médicaux par l’attribution de places supplémentaires et d’un salaire aux Reçus-Collés qui signeront un engagement de 10 ans avec l’Etat pour s’installer dans des déserts médicaux, développement des Maisons de santé permettant dans nos 4500 Cantons d’offrir à la population des conditions d’accueil solides et à nos praticiens un exercice moins solitaire de leur métier, retour à une politique hospitalière privilégiant les soins à une gestion administrative paralysante et redonnant au service public plutôt qu’à la pullulation d’établissements lucratifs (souvent étrangers mais payés par la SS) la première place dans notre dispositif de santé , ouverture de passerelles beaucoup plus larges entre les différents praticiens, rétablissement en France d’industries de la santé dignes de notre passé.
Reformer la société : Il faudra bien tôt ou tard revoir les règles du « vivre ensemble » pour que tous nos jeunes bénéficient de l’égalité des chances, pour que des règles sociales acceptables évoluent progressivement dans le respect de l’éthique, pour que l’assistanat social notamment dirigé vers les plus humbles, les handicapés, les personnes dépendantes se nourrisse de la participation associative des plus motivés (retour au service national citoyen, heures de bénévolat en contrepartie du chômage, lutte contre les atteintes climatiques, aide aux personnes âgées…) sans pour autant alourdir nos structures d’un nombre insupportable de fonctionnaires
Rebâtir la France : En la réindustrialisant, en la préparant aux défis du futur, en la réarmant au sein d’une coopération européenne moins dépendante des USA, en développant son indépendance énergétique, en la modernisant à tous les niveaux, en faisant une plus grande part à l’innovation et à la recherche.
Mon message est clair
Ou la France au lendemain de l’élection retrouve une majorité parlementaire significative (et pour ma part je ne la vois aujourd’hui qu’au sein de l’Union des Droites si elle peut advenir) qui n’a des chances de réussir que si elle agit au sein d’un Gouvernement de cohabitation qui devra convaincre de son désir d’unir les Français sur les thèmes évoqués ci-dessus.
Ou nous entrerons à nouveau dans une période de forte contestation sociale qui par des grèves ou par la réapparition de mouvements populistes (type Gilets Jaunes) s’opposera à un Gouvernement peu représentatif d’une majorité d’opinion …et il faudra toucher le fond pour espérer rebondir !
Pierre Chastanier