CIU - Cercle Inter Universitaire




 

TSM ?


On avait eu le TSS (Tout Sauf Sarkozy). Aura-t-on le TSM (Tout sauf Macron) ?

Certes les sondages restent malgré tout très en faveur du Président-candidat, à 10 jours du premier tour, et l’hypothèse d’un second tour, déjà vu, Macron-Le Pen, encore la plus vraisemblable, se terminera sans doute par la reconduction du sortant avec un score plus serré qu’en 2017 qui augurera mal des difficultés à venir.

L’inflation, le pouvoir d’achat, les retraites, la santé, l’immigration, l’école risquent fort de favoriser un « Retour des Gilets Jaunes ».

Et les questions de sécurité en Corse comme à Sevran commence à préoccuper sérieusement nos compatriotes devant l’inaction du Gouvernement.

Si vous êtes Macroniste, le choix s’impose déjà de lui-même. Souhaitons que vous ayez raison de penser qu’il fera au cours de son second mandat ce qu’il n’a pas fait au cours du premier avant même les excuses de la pandémie et maintenant de la guerre en Ukraine.

Si vous êtes de Gauche votre seule attitude sérieuse est de voter Mélenchon car à quoi peuvent bien servir les voix émiettées (2% Hidalgo, 4% Jadot, 3% Roussel) sans même parler des inévitables petits candidats alimentaires Poutou, Artaud qui, c’est bien connu, ne sont là que pour récupérer les 800.000 € donnés à tout « parrainé » ainsi que les ristournes de leurs fournisseurs, ce qui permet à leurs groupuscules de tenir 5 ans de plus ! 

Sachez tout de même que Jean-Luc Mélenchon s’effondrera lamentablement au second tour s’il y arrive car, à tout prendre, la Droite préfèrera voter Macron.

Si vous êtes de Droite compte tenu des très faibles chances de Valérie Pécresse (soutenue par Sarkozy comme la corde soutient le pendu) de devancer Marine Le Pen, songez que, si elle est battue, cela entraînera vraisemblablement la disparition des LR ou leur effondrement analogue à celui du PS.

Vaut-il mieux alors voter pour Marine Le Pen en sachant qu’elle perdra vraisemblablement au second tour ?

Si vous êtes partisan du TSM et compte tenu de la répartition des voix entre la Droite, LREM et la Gauche il faudra faire en sorte qu’Emmanuel Macron sans doute réélu soit amené à un Gouvernement de cohabitation qui réduirait considérablement ses pouvoirs.

Or une cohabitation avec un Gouvernement de Gauche est inenvisageable.

Reste donc une cohabitation avec un Gouvernement de Droite.

Pour aboutir à cette éventualité il faut que LR, Reconquête et RN s’unissent entre les deux tours pour présenter dans chaque circonscription un candidat d’«Union des Droites » afin d’éviter les affrontements mortels des quadrangulaires.

Or, si Marine Le Pen arrive au second tour avec un très large score puis perd, même de peu, contre Emmanuel Macron, elle voudra être le Chef de file d’une éventuelle alliance pour les Législatives et cherchera à imposer ses candidats dans toutes les circonscriptions.

Il se passera alors, compte tenu de la promesse non tenue par Emmanuel Macron d’instaurer une dose de proportionnelle, ce qui se passe toujours avec le RN (ou le FN) : un nombre d’élus ridicule par rapport au nombre de voix représentées car une bonne partie de la France de Droite restera réticente à voter pour un candidat RN.

Donc, pour la Droite non Macroniste, la seule chance de porter au pouvoir un Gouvernement de cohabitation sera d’avoir au soir du premier tour un résultat équilibré entre les trois composantes possibles de l’Union des Droites, même si cela devait aboutir à favoriser un second tour Macron-Mélenchon qui paradoxalement renforcerait la nécessité de sortir enfin du piège mitterrandien.

Dans une telle hypothèse, aucun des trois n’écrasant les deux autres, une entente équilibrée pourrait être envisagée même si Valérie Pécresse décidait finalement de rejoindre Macron car alors, Ciotti et les 40% des LR qui ont voté pour lui, exécuteraient sans doute leur décision d’opter pour le TSM.   

Il est d’ailleurs possible qu’un vote caché pour Éric Zemmour se manifeste le jour du scrutin qui, même s’il ne lui permet pas de devancer Marine Le Pen, favoriserait la prise de conscience de la nécessité de cette « Union des Droites » qui l’ai-je déjà dit est finalement la seule solution avec l’ «Union des Gauches » contrairement au Ni-Ni Macronien pour qu’un dialogue démocratique s’installe à nouveau au service du Pays, si possible non plus sous l’omnipotence d’un Président « Monarque Républicain » concentrant tous les pouvoirs mais sous « l’Arbitrage » d’un Président pas forcément majoritaire, élu au suffrage uninominal à un seul tour, cherchant comme sur un terrain de football à faire respecter les règles entre les adversaires qui s’affrontent.

Mais ce serait déjà la VIème République !  

 

Pierre Chastanier