CIU - Cercle Inter Universitaire




 

Lequel a gagné ?


Hier après-midi deux candidats Éric Zemmour puis Marine Le Pen organisaient des meetings l’un à Lille, l’autre à Reims.

Beaucoup de monde surtout chez Zemmour. Les mêmes slogans « On est chez nous ! ». Des participants enthousiastes. Pas d’affrontements visibles avec des antifas absents ou bien cachés !

Première remarque : Pas un mot d’Éric Zemmour contre Marine Le Pen, pas un mot de Marine Le Pen contre Éric Zemmour. Chacun pense déjà au second tour où il faudra bien rassembler les voix de Droite, patriotiques ou malheureusement trop souvent nationalistes (Inutile de rappeler la phrase célèbre de Romain Gary que tout le monde connait).

A ce jeu de vases communicants la grande gagnante sera peut-être Valérie Pécresse si elle sait profiter de l’aubaine pour apparaître plus humaine, moins figée dans une attitude de bourgeoise Versaillaise ou Neuilléenne et si, prenant en compte l’inquiétude des Français face à l’immigration, elle peut clarifier sa position vis-à-vis d’Éric Ciotti.

Les premiers sondages publiés hier (mais qui évolueront sans doute dans les tout prochains jours) donnaient Marine Le Pen et Éric Zemmour à égalité, Valérie Pécresse prenant pour la première fois la seconde place derrière le Président sortant.

Même si, humaniste, je partage avec ces trois candidats l’amour sacré de la Patrie, je ne peux m’empêcher de craindre les conséquences possibles d’une revendication nationaliste qui risquerait de déboucher sur des affrontements ethniques peu dignes de la France.

Certes nous ne souhaitons pas le « Grand Remplacement » craint par Éric Zemmour ou par Michel Houellebecq, encore que ce dernier, dans son œuvre d’anticipation, pense surtout au déclin économique, démographique et spirituel de l’Occident tout entier, mais de nombreux Français refusent une stigmatisation générale des Musulmans et ne veulent pas confondre le Français de confession musulmane ou l’immigré musulman en situation légale respectueux des lois avec les fous d’Allah islamo gauchistes , les salafistes, les intrus venus profiter de nos avantages sociaux sans adhérer aux valeurs de la France et de la République .

Mais il ne suffit pas de proclamer des propos excessifs (que l’histoire a tragiquement fait entendre ailleurs à de nombreuses occasions) sans soupeser les dangers d’une mise en œuvre d’une politique fanatisée dans l’autre sens.

Faut-il rappeler les paroles cyniques attribuées, peut-être à tort, à Simon de Montfort lors de la croisade contre les Cathares : « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! »

Un Français de confession musulmane ou un immigré légal musulman respectueux, tous deux, des valeurs républicaines et qui n’ont jamais voulu imposer chez nous la Charia, a droit au respect et à la non-discrimination encore trop souvent constatée.

Il n’est en rien responsable de la faillite des gouvernements successifs incapables d’organiser une véritable assimilation (comme cela avait été fait précédemment avec les Polonais, les Italiens, les Espagnols et les Portugais) des immigrés appelés de nos ex-colonies qu’on est pourtant bien content d’avoir pour remplir des tâches indispensables que des Français de souche, gavés d’assistanat social, ne veulent plus exercer.

Combien de jeunes compatriotes chez les livreurs, les arrières cuisines des restaurants, les métiers pénibles du bâtiment, mais aussi dans les maisons de retraite, le petit personnel des hôpitaux et tant d’autres emplois autrefois pourvus par ces Français de souche ?

Soyons clairs en affirmant :
  • Le droit de chacun de croire ou de ne pas croire et de pratiquer dans la sphère privée la religion de son choix.
  • Le droit du Parlement de déterminer chaque année en fonction des besoins du pays le nombre et la qualité d’étrangers autorisés à immigrer en France, quitte à imposer une admission provisoire le temps de constater que le migrant peut trouver un emploi et subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille.
  • Le maintien lorsqu’il est réel du droit d’asile pour les combattants de la liberté frappant à nos portes.
  • L’autorisation d’embauche pour nos entreprises des étrangers dont elles ont besoin pour le développement de notre commerce extérieur si mal en point.
  • L’irrecevabilité définitive de toute demande de régularisation pour tout nouvel arrivant clandestin avec une tolérance pour ceux présents en France depuis plusieurs années (5 ans par exemple), témoignant d’un patrimoine, d’un emploi, de l’absence de tout délit, d’une adhésion à nos valeurs et à notre mode de vie.
  • La négociation avec les gouvernements étrangers de l’accueil dans leurs prisons des détenus de leur nationalité présents dans les prisons françaises (même moyennant finance car si l’on doit dépenser la même somme que celle qu’ils nous coûtent en frais de fonctionnement on n’aura pas à y ajouter les frais de construction des 15.000 places de prisons qu’ils occupent abusivement chez nous).
  • La déchéance de nationalité pour tout binational commettant un crime, condamné par la Justice.
  • La nécessité de lutter contre les trafics qui infestent nos banlieues (y compris, comme pour la prostitution, en condamnant les clients).
  • L’affirmation que tout territoire français est soumis aux seules lois de la République et que toute atteinte à cette règle sacrée (agression contre les forces de l’ordre, les médecins, les pompiers et même les simples riverains) doit être considérée comme un délit grave (ou parfois un crime) justifiant l’expulsion pour un étranger régularisé ou non, et pour un Français une peine suffisante (éloignement, saisie de ses biens, prison, internat militaire pour les jeunes délinquants…)
Il découle de cette politique :
  • Le respect le plus absolu de chacun et la pénalisation de toute discrimination pour les étrangers en règle et les Français d’origine étrangère.
  • L’interdiction dans la sphère publique de tout prosélytisme religieux alimentaire ou vestimentaire sauf pour les Ministres des Cultes
  • Le retour au droit à la Sécurité publique dans les quartiers ou les transports en commun
  • L’interdiction et la condamnation de toute inégalité homme-femme
  • La lutte radicale contre toute forme de racisme et d’antisémitisme
  • L’effort particulier à conduire dès la Maternelle en faveur de l’assimilation et de l’égalité des chances
  • La disparition rapide de tout espace échappant aux territoires de la République
  • La révocation immédiate de tout élu ou de tout fonctionnaire trahissant ces obligations.
On attend avec impatience que les trois candidats en lice Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour clarifient leurs positions sur ces questions vitales car il ne suffit pas de proclamer des intentions il faut aussi prouver qu’elles sont applicables, conformes à nos valeurs et dignes de la France.

Pierre Chastanier