« Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie ».
Cette citation de « La République » démontre si besoin était la permanence d’un problème que chaque nouvelle génération doit résoudre.
Nombreux sont les Français qui désespèrent de voir chaque soir à la Télévision de nouvelles violences (462.000 victimes d'une atteinte à l'intégrité physique en 1 an). Ils ont le sentiment à force d’entendre parler de « Territoires perdus de la République » que les « Politiques » sont incapables de trouver une solution à ce délitement invraisemblable du vivre ensemble. Et les plus faibles, les plus pauvres, ceux qui habitent les banlieues déshéritées en sont les premières victimes.
Nombreux sont les Français qui ne comprennent plus le désarroi des Professeurs des Ecoles l’ingérence des parents, les déchaînements sur les réseaux sociaux allant jusqu’à l’appel au meurtre, les harcèlements toujours impunis avec pour conséquence le fait que 150.000 jeunes sortent chaque année du système scolaire obligatoire ne sachant ni lire, ni écrire, ni compter !
Nombreux sont les Français qui tels les Gilets Jaunes d’avant pandémie ont de plus en plus de difficultés à boucler leurs fin de mois les Smicards étant même parfois plus mal traités que ceux qui savent profiter au mieux de l’assistanat social.
On pourrait décliner longtemps cette litanie. Et comme toujours on cherche un bouc-émissaire !
C’est ainsi que nombreux parmi nous s’opposent à l’accueil des migrants en reprenant la formule de Michel Rocard « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde ». Les mêmes s’ils étaient soumis au terrorisme, à la guerre, à la famine, aux dérèglements climatiques, aux perturbations géographiques créées par des oligarchies ô combien puissantes (complexes militaro industriels, multinationales, radicalisme religieux …), ne fuiraient-ils pas pour protéger leurs familles des terres ensanglantées Libye, Irak, Syrie, Sahel, Mali, Birmanie, Soudan, Yémen, Somalie et tant d’autres lieux dévastés par l’appétit insatiable des uns, la dictature sanguinaire des autres, la volonté de contrôler les âmes, les risquent de mise en esclavage de populations entières ?
Alors dans un ultime espoir de survie les tontines s’organisent, les pauvres se cotisent pour offrir à l’un d’eux le prix d’un « voyage » qui profite déjà au crime organisé des passeurs, dans l’attente souvent chimérique d’un retour par Western Union des sommes péniblement avancées.
Qui peut accueillir le clandestin ? Sa Communauté, dans son espace linguistique, les organisations charitables, les embrigadements religieux financés par les rois du pétrole, les organisations révolutionnaires qui trouvent en lui un esclave docile dont ils pourront se servir (au besoin en lui faisant porter un gilet d’explosifs)
Mais le danger est loin de venir seulement de l’étranger qui tente de franchir notre porte. Parmi eux ils sont d’ailleurs nombreux qui ne recherchent rien d’autre qu’un toit, un travail, de quoi se nourrir et qui apporteront en échange leur force de travail, leur reconnaissance, leur espoir d’une vie nouvelle.
Mais le peuvent-ils, contraints à la clandestinité, aux bidons-villes, aux jungles, aux esclavagistes, aux marchands de sommeil, au regard des autres qui ne voient aucune humanité en eux et qui tels le lapin de la fable reprochent à la belette de vouloir occuper son logis, loin de se douter pour beaucoup qu’un gros chat finira par les mettre tous d’accord !
J’ai souvent cité l’exemple des pêcheurs de Somalie devenus des pirates indomptables qui depuis des siècles vivaient calmement du produit de leur pêche jusqu’au jour où leurs gouvernements corrompus ont vendu à des multinationales le droit de déverser chez eux des produits hyper toxiques qui finirent par s’écouler vers la mer transformant ces eaux empoissonnées en eaux définitivement empoisonnées !
A l’autre bout de la lorgnette, ces bandes incontrôlables, Black Blocs infiltrant les manifestations et les stades, trafiquants de drogue infestant toutes nos périphéries urbaines, jeunesses abandonnées mêlant Français « de souche » et jeunes Français de 2eme, 3eme génération entassées dans des cités où s’applique la loi des caïds, à qui les dealers offrent un billet de 100 € chaque soir après une journée de « guetteur » , somme qu’ils seraient bien incapables de gagner ailleurs et que leur mère, sans rien dire, finit par accepter parce qu’il n’y a pas d’autre solution.
On voit bien que le Français moyen, le « Gilet Jaune » celui qui ne peut pas s’extraire de cet environnement social, culturel, mafieux, n’a d’autre perspective que d’espérer en une victoire de Zemmour ou du Rassemblement national qui, pense-t-il, ramènera l’ordre, arrêtera l’invasion, et réservera aux Nationaux l’assistanat social qu’il est obligé de partager aujourd’hui contre son gré avec l’étranger parce que le «Politique » n’a pas le courage de régler les problèmes.
Il faut aussi penser à ceux qui soufflent sur les braises pour ranimer le feu d’une révolution planétaire dont malgré les innombrables échecs en Russie, en Chine, en Amérique latine … ils restent d’éternels propagandistes. Pour ceux-là cette masse de migrants représente un brûlot inespéré qui mettra le feu à la lutte des classes.
Dans un véritable salmigondis de toutes ces rancœurs se mêlent les pastèques écologistes, les Bobos parisiens, les profiteurs indignes d’un assistanat social trop bête ou trop électoraliste pour ne pas le conditionner à une contrepartie non marchande au service de l’intérêt général mais aussi tous ceux qui n’ont pas l’autonomie, les capacités, l’intelligence nécessaire pour s’en sortir et qui ne voient dans l’autre qu’une bouche à nourrir qui piquera dans leur assiette !
Pour beaucoup le « Grand Remplacement » est en marche et il est grand temps de réagir.
Mais cette pensée est uniquement tournée vers la violence et trop de profiteurs surfent sur le malheur d’une masse à qui on ne présente pas de solutions alternatives.
Si bien que les scènes quotidiennes rapportées par les Chaînes info finissent par formater le peuple qui ne supporte plus, et on le comprend, l’incapacité des politiques à résoudre les problèmes.
Ils ne supportent plus les trafics de drogue, les incivilités, les prières de rue, le voile islamique, les fraudes sociales qu’ils attribuent d’abord et avant tout aux immigrés, la hausse du prix des carburants, les contrôles de Pass sanitaires et la vaccination obligatoire dénoncés comme attentatoires aux libertés,
On peut comme dans l’Ecclésiaste, constater que toute tentative humaine n’est que vanité et poursuite du vent…
On peut aussi chercher ardemment dans divers domaines si des solutions existent ; Égrenons quelques exemples.
Je ne suis pas personnellement « fana » de la légalisation des drogues. Remarquons pourtant que la France est après l’Islande le plus gros consommateur par habitant de cannabis d’Europe. L’addiction touche plus de 17 millions de Français. La politique répressive semble donc inefficace. Une légalisation de ce stupéfiant (on a bien légalisé l’alcool et le tabac dont la nocivité est largement comparable) permettrait de contrôler la qualité des produits, rapporterait à l’Etat à l’instar du tabac des sommes phénoménales réduirait considérablement le temps consacré à la lutte policière et assècherait le marché noir privant le crime organisé de sa première source de revenus.
Un contrôle plus strict de l’assistanat social (Il y a en France, pays de 67 millions d’habitants qui a inventé la carte à puce et le passeport biométrique, 74 millions de Carte Vitale dont tous les étrangers ayant de la famille en France profitent allègrement au prix d’une éventuelle consultation médicale ou d’un vol d’ordonnances). Certes ces fraudes sociales ne dispensent pas d’une lutte comparable contre les fraudes fiscales souvent plus importantes qui ne touchent pas les mêmes populations. Mais il serait vertueux de lier l’assistanat social à une activité non marchande au service de la collectivité chez tous ceux aptes à apporter leur contribution (Aide aux personnes dépendantes, tutorat scolaire, remplacements des malades dans la fonction publique, embellissement de la nature, sécurité publique…)
L’effort éducatif a été déjà tellement cité par moi que je ne veux pas vous agacer en rappelant à quel point seule l’éducation peut sortir un enfant du ghetto social dans lequel il a eu la malchance de naître. La discrimination positive n’est pas une solution car l’ascenseur républicain doit être accessible à tous.
L’investissement massif dans les pays d’émigration est la seule parade à la pénétration des clandestins et même si une lutte sans précédent doit être déclenchée contre les « passeurs » elle pourra seule dans la dignité offrir une vraie alternative à ceux qui, s’ils pouvaient « travailler au pays » ne se lanceraient pas dans l’aventure hasardeuse d’une immigration illégale. Cet effort doit être gigantesque mais les Chinois n’ont-ils pas démontré en quelques décennies que l’on pouvait transformer le niveau de vie d‘un nombre colossal de terriens ? Sauf que d’ici 2050 il y aura 2.5 milliards d’Africains dont une grande partie seront francophones) !
On pourrait multiplier les exemples. Il va maintenant falloir entendre les candidats sur ces sujets précis où il ne faut pas dire « Yaka Faucon » mais prouver qu’on connait le problème et qu’on a chiffré des solutions.
Dès le 5 décembre les jeux se seront un peu clarifiés et on verra alors si le pays est capable de voir surgir en lui des forces nouvelles, des alliances crédibles, des sursauts salvateurs ou si, bel endormi, il lui faudra encore attendre 5 années pour se ressaisir !
Pierre Chastanier