On se souvient du débat télévisé pitoyable entre Yannick Jadot et Sandrine Rousseau avant le second tour de la Primaire d’EELV.
Le pauvre Jadot, pour ne pas être en reste, essayait vainement de se raccrocher aux propositions insensées de Sandrine Rousseau qui, c’était clair, préférait vanter le modèle Woke afro-américain défendant les racialistes, les minorités genrées et l’éco féminisme que de se préoccuper de protection de la nature.
Le résultat de cette élection, dans un mouchoir de poche, a montré à quel point les Verts français étaient divisés entre Ecologie politique et Ecologie radicale, les derniers, ceux de Sandrine Rousseau qui, c’est clair, ne respectera pas son engagement de soutenir le vainqueur de la Primaire, étant bien évidemment suivis par Jean-Luc Mélenchon prêt à tout pour récupérer des voix !
Est-ce à dire que l’écologie ne doit pas être une préoccupation majeure de nos gouvernements quand l’avenir de la planète est en danger ?
Est-ce cependant à la France avec une émission de 0.23 milliards de tonnes de CO2 par an contre 9.26 milliards de tonnes à la Chine (40 fois plus) et 4.76 aux USA (20 fois plus) , championne toute catégorie des pays développés pour sa faible émission de CO2 grâce à son énergie nucléaire, de battre sa coulpe en priorité comme si elle était la première responsable du réchauffement climatique et de toute la misère des minorités opprimées ?
Quand Sandrine Rousseau, digne représentante des Bobos parisiens qui n’ont jamais mis les pieds dans la France profonde, veut augmenter le prix de l’essence à 2 € le litre, on voit bien qu’elle ne sait pas que dans la quasi-totalité du territoire, métropoles mises à part, il n’y a ni transports en commun, ni commerces locaux et que sans voiture on ne peut rien faire.
Mais finalement, déclencher une seconde vague de Gilets Jaunes, n’est-ce pas ce qu’elle recherche ?
Chacun sait qu’en France où le secteur des transports est responsable de 31% de l’émission des Gaz à effet de serre, dont la moitié pour les véhicules personnels, l’empreinte carbone d’une voiture électrique est certes largement meilleure que celle d’une voiture thermique mais c’est d’abord et avant tout parce que l’énergie électrique qu’elle utilisera en roulant provient à 75% du nucléaire.
En Chine au contraire où 74 % de l’électricité est produite par 6 000 centrales thermiques à charbon, c’est plus de 180 000 km qu’une voiture électrique devra parcourir avant de compenser les émissions de CO2 causées par son processus de fabrication.
La solution n’est-elle pas aussi de fabriquer des moteurs thermiques moins voraces alors que la vitesse est limitée à 130 kms/h sur les autoroutes ?
Le projet Eolab de Renault (une voiture qui consomme 1 litre aux 100 kms) verra-t-il le jour dans un pays où le Gouvernement prélève en Taxes (TIPP et TVA) 57.1% du prix du litre de SP 95 à la pompe ?
Oui une refonte écologique majeure de notre mode de vie a du sens mais elle ne doit pas être conduite par des irresponsables.
Développement d’une agriculture moins productiviste débarrassée de nombreux insecticides et pesticides particulièrement nocifs, favorisant les élevages en plein champ, entretenant les paysages grâce à des contrats passés entre paysans et parcs nationaux permettant à une agriculture familiale de vivre décemment, réorientant la PAC actuellement mobilisée presque exclusivement au profit des industriels de la terre, révisant drastiquement notre politique d’exportation agricole
Développement de la mobilité partagée dans les métropoles (voiturettes, scooters, vélos) et création de vastes parkings de délestage à l’entrée des villes pour les véhicules arrivant de province et de banlieues
Maintien de notre énergie nucléaire revue à l’aune de l’expérience acquise (démantèlement ou protection renforcée des centrales situées en zones inondables, poursuite des recherches sur le traitement et le géo stockage des déchets, reprise des travaux sur les surgénérateurs stupidement arrêtés à Creys-Malville sur la pression des écologistes de l’époque, poursuite des travaux sur les centrales au thorium inventées par les Français et développées aujourd’hui par les Chinois !)
Organisation rationnelle de la transition écologique favorisant un développement durable pour répondre aux enjeux environnementaux (rareté des ressources, changement climatique, réduction et valorisation des déchets, maîtrise de la biodiversité et des prélèvements halieutiques, développement des énergies renouvelables et de l’autoconsommation, investissements massifs dans les économies d’énergie notamment en matière de logements)
Recherches technologiques (Projet ITHER par exemple) et biologiques (protéines provenant notamment des insectes) en vue d’une utilisation plus rationnelle des possibilités de la nature allant de pair avec un contrôle enfin réel de la démographie puisque le premier des pollueurs est bien l’homme.
Tout parti responsable de Droite ou de Gauche devra se préoccuper de cette nécessaire transition énergétique …mais de grâce sans les EELV !
Pierre Chastanier