J’espère au cours des prochains mois pouvoir apporter une modeste contribution aux débats de la campagne présidentielle en déclinant dans de prochains éditos des propositions qui peut-être pourront inspirer certains candidats.
Je ferai cela au fil de l’eau ce qui pourra paraître un peu décousu car, très pris par mes activités professionnelles (à l’âge de 79 ans la retraite est encore loin !…), je ne peux consacrer guère plus d’une heure par jour à mes éditos dont le principal but est de maintenir un lien entre nous en cette période d’éloignement !
Je vais commencer aujourd’hui par l’école.
J’ai déjà dit et répété devant les errements de notre société que si l’on voulait bâtir du solide il fallait d’abord s’attaquer aux fondations.
C’est dès la Maternelle que la discrimination sociale crée des dégâts irréparables. Sans même parler de nos propres enfants, comment vouloir « assimiler » des enfants d’immigrés et souhaiter qu’ils adhèrent à nos valeurs et à notre civilisation si dès le plus jeune âge on ne leur donne pas un maximum de chances d’acquérir les savoirs fondamentaux, de s’initier à nos codes, de respecter leur pays d’accueil, de se préparer à de bonnes études leur garantissant l’égalité des chances ?
Certes le coût sera faramineux (classes peu nombreuses, enseignants choisis, formés, bien payés, tutorat scolaire, environnement protégé, implication des familles, éloignement des rassemblements de délinquants dans les cages d’escaliers…) mais si on n’investit pas à cet instant, il faudra investir plus tard beaucoup plus lorsque les laissés-pour- compte alimenteront les bandes de trafiquants.
D’abord des enseignants compétents plutôt que de jeunes débutants rapidement formés envoyés en raison de l’égoïsme de leurs syndicats à la place de leurs collègues plus expérimentés dans les quartiers difficiles quitte à favoriser l’affectation de ces derniers par des différences salariales significatives.
Imposer à tous les jeunes, dès l’école primaire où l’on doit accéder à 6 ans en sachant déjà lire, un tutorat scolaire obligatoire donnant à des personnes pédagogiquement aptes (enseignants, étudiants, retraités, chômeurs, parents d’élèves) l’occasion d’encadrer chaque soir les enfants pendant 1 heure30 pour contrôler leur progression en supplément de l’école , par tout petits groupes, contre une rémunération fondée, comme pour la cantine, sur les capacités financières (vérifiées) des familles (en donnant aux familles plus aisées qui paieront davantage les mêmes abattements fiscaux que ceux conférés par des instituts privés à but lucratif qu’ils pourront éventuellement choisir).
Revoir la programmation scolaire pour éviter de disperser sur des années l’enseignement de base qui permettra de poursuivre seul (pourquoi par exemple étaler l’enseignement d’une langue étrangère du primaire à la terminale alors que l’enfant d’une famille bilingue peut très rapidement comprendre les deux langues). Favoriser les savoirs fondamentaux (lire couramment, écrire sans faute, compter y compris de tête). Redéfinir les enseignements en s’aidant puissamment des moyens numériques (« apprendre à apprendre » comme disait Gaston Bachelard). Redéployer les ouvertures culturelles (musique, théâtre, littérature, sciences…). Redonner vigueur aux sports (mens sana in corpore sano). Préparer à la vie en société (Histoire, civisme, codes sociaux, barrières invisibles, connaissance et respect des autres cultures, droits de l’homme, laïcité respectant les croyances)
Orienter les élèves selon leurs goûts et leurs capacités en arrêtant de faire de l’enseignement technique et professionnel le dépotoir de l’enseignement général et établir à tous les stades les passerelles nécessaires pour aller de l’un à l’autre jusqu’aux plus hauts niveaux
Permettre dès le Collège, à tous les élèves dotés de brillantes capacités de suivre des groupes plus homogènes quelles que soient leurs ressources familiales
Redonner aux lycéens médiocres qui, une fois un Bac dévalorisé en poche, pourront quand même perdre leur temps à l’Université, l’opportunité d’une dernière chance par des « Classes préparatoires à l’Enseignement Supérieur » analogue avec un bémol à nos Prépas !
Prendre conscience que certaines matières (les Mathématiques par exemple) ouvrant vers d’autres carrières que l’enseignement, doivent être revalorisées sur le plan des salaires en fonction des lois du marché (actuellement on est reçu au CAPES de Maths avec 7/20 et les meilleurs gagnent le double dans le privé notamment dans les métiers du numérique).
Organiser la profession autour des établissements et redonner aux Directeurs des fonctions de gestion autonomes beaucoup plus grandes (choix des collaborateurs, évolution des carrières, autorité sur les élèves, gestion participative des enseignants…)
Déployer les formations supérieures dans des Instituts spécialisés (Universitaires ou Grandes Ecoles) apportant aux étudiants des compétences en rapport aux besoins du pays et des entreprises, favorisant les stages et les alternances ;
Revaloriser significativement et financièrement la Recherche qu’elle soit fondamentale ou appliquée et offrir des débouchés à tous les Doctorants.
Donner à ceux qui accepteront des contraintes de service public les moyens de faire des études rémunérées comme c’est déjà le cas dans certaines disciplines (Médecine militaire, ENA, X, ENS ou quelques autres) ce qui permettra par exemple de faire très vite disparaitre les déserts médicaux (rémunération des études contre un engagement de 10 ans dans une région sous médicalisée) et de fournir à la fonction publique tous les spécialistes dont elle aura besoin.
Redéployer pour l’élite un enseignement supérieur de très haut niveau couvrant toutes les disciplines utiles à la Nation et formant également des étudiants étrangers triés sur le volet qui aideront plus tard leurs pays à se développer.
Mettre en place pour les étudiants de familles modestes un système de Bourses et des conditions de logement plus confortables, renouvelés automatiquement en fonction des résultats aux examens ou subrogés en cas d’échec par des Prêts étudiants ou mieux par des missions à temps partiel de Tutorat.
A suivre