Les derniers chiffres publiés par la DREES (Ministère de la Santé) démontrent clairement les avantages de la campagne de vaccination contre la pandémie. Les patients ayant reçu leurs deux doses ne représentent plus que 6% des admissions en soins critiques (réanimation et soins intermédiaires) et 11% des hospitalisations conventionnelles.
Face aux affirmations pseudo-scientifiques des anti-vaccinations, il est peut-être utile de revenir une dernière fois sur les erreurs propagées par leur passion qui est en réalité une passion d’antitout :
« Puisque vous voulez m’imposer quelque chose, je proteste contre l’atteinte à mes libertés fondamentales » ! (Cri que 6 milliards d’habitants sur 7 à la surface de la Terre aimeraient pouvoir pousser)
Leurs arguments ont la peau dure et comme les Fake-news se propagent encore plus vite que les réalités, de nombreux Français ne savent plus à quel saint se vouer. Pourtant, le variant Delta menace et fait craindre le déferlement d'une cinquième vague de coronavirus dès la rentrée.
Certes les antivax ne représentent qu’une toute petite proportion de la population française, puisqu’on peut l’estimer à moins de 3% mais elle est bruyante et les médias qui n’ont jamais aimé les trains qui arrivent à l’heure soufflent sur les braises car ls savent bien que le sang fait grimper l’audimat !
Relevons quelques-uns de leurs pseudo-arguments :
Les vaccins contre le Covid-19 ont été développés trop rapidement, on ne peut pas leur faire confiance.
La technique des vaccins à ARN-messager est connue depuis de nombreuses années et si les essais cliniques ont pu être si rapides c’est grâce à l’accélération du recrutement de malades due à la pandémie (30.000 malades vaccinés contre 30.000 placebo) que les phases administratives de mise en œuvre des essais cliniques ont été plus courtes (le vaccin contre le virus Ebola traine parce qu’on a pas encore pu recruter 30.000 malades)
Un certain nombre de personnes vaccinées figurent parmi les cas positifs ou les patients hospitalisés. Le vaccin est donc inefficace, notamment face au variant Delta
Certes, un vaccin n'est jamais efficace à 100 % mais à part de très rares cas liés par exemple à une immuno-sénescence les vaccinés échappent à l’hospitalisation en soins critiques. 95% des malades de réanimation ne sont pas vaccinés et se lamentent (Ah ! si j’avais su). A 9000 € par jour en Réa que se passerait-il si on faisait payer ceux qui ont refusé la vaccination ?
On peut transmettre le virus même en étant vacciné
Ce n'est pas du 100 %, mais le vaccin diminue le risque de transmission très substantiellement (au moins à 80%) ce qui contribue à diminuer le risque de propagation du virus. Se vacciner c’est donc se protéger soi-même d’une forme grave de la maladie et protéger son entourage d’un risque de contamination.
Les vacins à ARN messager modifient notre code génétique
Par rapport à l’énorme brin d’ARN que représente le virus lui-même (30.000 bases) l’anti-vaccin a peur du tout petit brin d’ARN codant la protéine Spike. Or, la contamination par le virus est par définition une injection massive d’ARN messager. C’est le cas de la Grippe et elle n’a jamais modifié notre ADN ! Ce petit brin d’ARN véhiculé par le vaccin est tellement vite détruit qu’il oblige à faire une deuxième dose pour déclencher une immunité suffisante (il en faudra même sans doute une troisième !)
Les vaccins à ARN messager peuvent provoquer des cancers
Et même si le Pr. Luc Montagnier (qui a ravi son prix Nobel à Chermann) prédit une épidémie de cancers dans trente ans comment peut-il l’attribuer au vaccin anticovid et non à des produits plus sûrement cancérigènes ? Il oublie par ailleurs que le vaccin à ARN-messager est justement le type de vaccin qui demain nous permettra peut-être de vaincre le cancer !
Les effets indésirables du vaccin sont plus dangereux que la maladie
Il y a certes toujours des effets indésirables très rares dans toutes vaccinations mais le bénéfice l’emporte si largement sur le risque que même lorsque les effets secondaires sont beaucoup plus fréquents que ceux constatés sur le Covid (la variole par exemple qui tue 1 vacciné sur 1 million) on éradique la maladie grâce à la vaccination.
Avec une bonne hygiène de vie, le système immunitaire peut se défendre tout seul et n'a pas besoin d'un vaccin
Être en bonne santé grâce à une bonne hygiène de vie n’évacue pas le risque de rencontrer une personne contaminée dans des lieux clos et fermés et le système immunitaire ne peut être suffisamment boosté sans vaccination pour être spontanément résistant au virus.
Comment donc fonctionne ce vaccin à ARN-messager ?
A la différence des vaccins classiques constitués de virus inactivés ou atténués les vaccins à ARN messager utilisent une technique vaccinale très récente particulièrement innovante à base d'ARNm ou acide ribonucléique (ARN) messager (m).
L'ARN messager est une molécule qui sert d'intermédiaire entre l'ADN et les protéines pour lesquelles il code. Chaque molécule ARN messager correspond à un des gènes du virus. On va ici utiliser celui qui code pour la formation de la protéine de surface (Spike ou S) qui permet au virus de pénétrer dans la cellule. Ainsi les cellules qui vont recevoir cet ARN messager vont se mettre à fabriquer cette protéine S. Nos cellules immunitaires les considéreront alors comme devenues étrangères à notre organisme puisqu’elles portent à leur surface la protéine qui en cas d’infection se serait trouvée à la surface du virus.
Contrairement aux vaccins classiques, vivants atténués ou inactivés, qui se comportent comme un antigène que nos lymphocytes mémoriseront pour le détruire lors d’une deuxième rencontre, les vaccins à ARN messager ne sont donc pas des préparations antigéniques ce qui fait que leur reconnaissance par le système immunitaire sera beaucoup plus rapide sans qu’il soit besoin de la stimuler par des adjuvants contrairement aux vaccins à virus inactivés (comme le vaccin contre la grippe par exemple).
On se demande bien pourquoi les anti-vaccins qui « crient » devant le vaccin anticovid ne « hurlent » pas devant le vaccin antigrippal !!!
Que penser de la vaccination obligatoire des soignants ?
Faut-il ou non rendre obligatoire la vaccination contre le Covid pour les soignants d'Ehpad ou d'hôpital qui s'exposent ou exposent les personnes dont ils ont la charge à des risques de contamination ?
Une réponse qui devrait être évidente mais la réticence de certains professionnels de santé animant furieusement des réseaux sociaux force le pouvoir à tergiverser…
« Je n’ai pas confiance dans leur thérapie génique »
« C’est en cours d’expérimentation et l’humain sert de cobaye. »
« Il n’y a aucune certitude sur l’absence d’effets secondaires à moyen et long termes et une obligation pourrait entraîner une vague de départs »
Les réticences les plus fortes sont au niveau des infirmières, des aides-soignantes et du personnel technique,… Les médecins, eux sont tous vaccinés !
Pour rassurer ceux qui sont hostiles à la vaccination, les syndicats font avant tout de la pédagogie et rappellent que quatre vaccins sont déjà obligatoires (diphtérie, tétanos, poliomyélite et hépatite B).
Faut-il aller plus loin ?
Une très forte majorité de Français (75%) sont pour une vaccination des soignants obligatoire et une majorité plus faible (58%) approuve la vaccination obligatoire pour l’ensemble de la population.
Rappelons qu’avant l’arrivée des vaccins, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite représentaient de véritables fléaux, responsables à elles trois de plusieurs milliers de décès d’enfants par an en France. L’État a décidé de les rendre obligatoires jusqu’à ce qu’une adhésion forte de la population et des médecins permette une couverture vaccinale élevée qui seule constitue un élément clé dans le contrôle des maladies infectieuses.
L’élimination de la rougeole nécessite un niveau de couverture vaccinale de 95 % chez le jeune enfant. Or, ce niveau n’a jamais été atteint malgré l’intégration de cette vaccination dans le calendrier vaccinal, ce qui explique l’épidémie qui a provoqué des milliers de cas entre 2008 et 2011.
Les niveaux insuffisants de couverture vaccinale atteints pour la vaccination rougeole-oreillons-rubéole et contre le méningocoque C, ainsi que contre la grippe et l’hépatite B, sont à l’origine d’une morbidité et d’une mortalité résiduelles, que l’on peut considérer inacceptable, d’autant que les vaccins correspondant ont un profil de sécurité d’utilisation tout à fait satisfaisant.
Augmenter ces couvertures vaccinales devrait être considéré comme une priorité de santé publique afin de prévenir la survenue de drames facilement évitables.
Voici donc aujourd’hui la liste des vaccins obligatoires :
Diphtérie, Tétanos, Poliomyélite, Haemophilus influenzae B, Coqueluche, Hépatite B, Rougeole, Oreillons, Rubéole, Méningocoque C, Pneumocoque.
Que de manifestations en perspective !
Pierre Chastanier