«… on a déjà observé chez l’homme que des cellules souches indifférenciées pouvaient survivre jusqu’à 17 jours après la mort, certains gènes neuronaux continuant de développer des cellules gliales comme s'ils croyaient à une possible résurrection.
En fait, lorsque le cœur s'arrête, la circulation sanguine n'irrigue plus le cerveau, ce qui provoque une dépolarisation des neurones qui meurent.
Au bout de quelques minutes, le cerveau ne montre plus aucune activité électrique et les facultés cérébrales se dégradent rapidement mais certains gènes « zombies » restent encore actifs… »
Ainsi Pierre Chastanier décrit une première étape après l’arrêt du cœur.
Il poursuit : « continuant à transcrire des molécules plusieurs jours après la mort en tentant de réveiller ces fameuses cellules gliales dont le travail consiste justement à nettoyer les dégâts après des lésions cérébrales comme une privation d'oxygène ou un AVC.
L'organisme serait donc « leurré », pensant pouvoir renverser le cours des événements en réveillant les cellules inflammatoires ! »
Ne projetons pas sur l’activité qui suit ces 17 premiers jours, ce qui se passe en tout ou partie dans ces 17 premiers jours.
Une équipe universitaire américaine vient en effet de montrer que pendant ces 17 jours et bien au-delà en fait, cette activité développe de nouveaux neurones dont l’activité est en revanche codée par des gènes restés inactifs toute la vie. Cette activité s’interrompt au 40ème jour. Il ne s’agirait donc plus d’un leurre mais d’une activité dont la finalité est, cette fois, codée dans nos gènes.
Ainsi que je l’ai expliqué à propos de l’Ascension au 40ème jour, telle que la relate notre tradition chrétienne actuelle, le mot originel est « catalepsie » ce qui, n’étant pas compris par les premiers chrétiens, fut remplacé au Vème siècle par Ascension.
Catalepsie signifie que l’esprit du défunt n’a plus aucune prise sur le corps, le soma, le djet diraient les prêtres égyptiens dont l’enseignement est en réalité le fondement de la réforme chrétienne par rapport à l’Ancien Testament, un retour discret à la spiritualité de la tradition primordiale que Pierre évoque dans l’article initial.
Quant à ce que nous appelons l’âme, concept introduit dans le catéchisme en même que le remplacement de « catalepsie », ils la voyaient composé de deux parties, l’âme proprement dite, mortelle au fil des générations, donc plus ou moins mortelle dans un premier temps, et l’esprit, miroir (psyché) de l'autre partie, « éternel » du moins qui survit après la mort « totale » du soma.
Ainsi après la mort du cœur, l’âme devait se délivrer du poids qui la grevait, pour laisser le meilleur d’elle-même ou supposé tel s’élever dans la part de l’esprit qui va perdre tout contrôle sur le soma-djet, celui dont Pierre laisse entendre que sa seule vocation est de redevenir poussière.
Une partie de ce que nous appelons improprement certes âme migre (la transhumance dans la douât) vers une communauté mémorielle qui perd ou non tout souvenir de l’identité individuelle – nul ne sait – mais qui conserve une part de l’information – au sens de la théorie de l’information, brique de base de l’univers – acquise par l’expérience du vivant.
Il y a passage dont on revient ou non parfois, illusion ou non, ce que qu’on appelle NDE (Near Death Experiency), et une libération totale au bout de 40 jours ce que l’Evangile, dans la tradition du Livre de la Sortie (et non de la Mort) appelle Catalepsie. Sortie vers « la vraie Lumière ».
J’ose conjecturer que ces neurones ultimes réalisent ce transfert d’autant qu’une autre équipe vient de montrer que la conscience ou son interface si situerait « au bout des neurones » et non pas forcément dans le soma, ce que conjecturent désormais plusieurs scientifiques soit du cerveau, soit de la physique comme par exemple l’explorent les travaux sur la conscience du Nobel Roger Penrose dont j’ai traduit des textes pour une psychanalyste qui revisite la psychanalyse avec l’aide des outils des neurosciences.
« Rien ne se perd » comme le rappelait Pierre Chastanier en élargissant le domaine d’application dont Lavoisier faisait état. Rien ne perd et surtout pas l’information.
Il est donc légitime de penser, de croire – je laisse le choix des mots – qu’il y a bien une vie après la mort.
Est-ce une « vraie vie » ? Que reste-t-il de la « conscience » de soi hors le soma ? Bien d’autres questions se posent qu’on pouvait penser closes et qui ne le sont pas.
Les anciens situaient l’identité mémorielle « longue » du soma dans le sang, en réalité dans l’ADN sans en avoir le mot ni en avoir pu rapporter évidemment la réalité et le principe mémoriel transgénérationnel dans l’épigénétique dont on a montré qu’il pouvait transmettre des expériences vécues sur trois générations. Tant et si bien que les sumériens pratiquaient une fécondation « in vitro » en prélevant l’ovule de femmes vivant hors de la cité pour le féconder par le sang (l’ADN – le sperme) du seigneur pensant compenser les dégâts de la consanguinité- J’ai pu établir tout cela clairement en retraduisant la genèse sumérienne par exemple.
Ils « lavaient » la mixture avec des extraits de colchique, la colchicine qui stoppe la méiose et décharge l’épigène. Ils pensaient, patriarcat aidant, que c’était les femmes qui étaient à l’origine du problème. Evidemment, c’était le Y-ADN si amaigri qu'il a du mal à se préserver. Mais ils ne le savaient. D’où la réduction drastique de la variété du Y-ADN et la dissolution de certaines familles ethniques. Simplement pour dire que les anciens n’avaient pas tout notre « savoir » mais des « connaissances » que nous nous n’avons pas encore toutes retrouvées.
Une existence à défaut d’une vie après la vie ? Oui elle existe à mes yeux de même qu’elle existe avant la naissance et non pas seulement à l'état embryonnaire dans le placenta.
Nous ne sommes pas seulement composés de poussières d’étoiles transmises au fil des générations mais aussi de traces d’informations mémorielles qui commandent les préférences du rapprochement sexuel des ADN par exemple.
Notre existence prend sens dans l’expérience des générations qui nous ont précédés et donnent sens à la communauté des vivants qui nous suivent mais aussi à la communauté des défunts comme certaine spiritualités les honorent.
Nous ne sommes qu’au début de cette prise de conscience. Si le Dieu des religions est bel et bien mort, une horlogerie bien plus puissante apparaît progressivement où chacun peut trouver le moyen de concilier le hasard, la nécessité, le libre-arbitre et le dessein final.
Croire, c’est peut-être fini. La foi en notre utilité dans le grand Œuvre prend une nouvelle dimension. Le soma ce n'est pas tout notre être.
Patrice Hernu
Petit complément en réponse à une amie qui répond que le Dieu des religions n'est pas totalement mort. Réflexion matinale en rapport indirect avec le sujet du jour
Quand je dis que le dieu des religions est mort, je fais surtout référence au dieu tel que nous l'ont enseigné les catéchismes, un dieu barbu au ciel, un dieu vengeur ou un dieu acteur qui nous donne des consignes de vie sur terre.
L'Esprit suprême, insaisissable, il ne peut qu'exister. Mais je crains qu'il nous échappe à tout jamais en tant que formalisation théorique (théorème de Gödel). Il peut peut appartenir qu'à l'imaginaire d'un temps.
Comme bien des lois y compris physiques ou mathématiques qui sont directement sous son aile, elles existent sans qu'on puisse en rapporter la vérité au sens matérialiste ou incarné.
J'essaie juste de battre en brèche le matérialisme entendant montrer que s'arrêtant à la science apparente du moment, on est loin d'avoir mis un point final à la question en retournant ses propres arguments ultimes qui ne le sont jamais vraiment. Même si la "porte" semble de plus en plus étroite !
Quand des scientifiques comme Hawking disent que "finalement", après avoir professé le contraire, ils n'ont pas besoin d'un principe supérieur pour "faire de la science", c'est évidemment une pirouette intellectuelle puisque toute théorie repose un ensemble d'axiomes qu'il faut accepter sans pouvoir en rapporter la démonstration.
On tente d'ailleurs de les rassembler dans des axiomes dits de base ou canoniques, en moindre grand nombre possible, c'est-à-dire les plus proches possible du UN fondateur.
Ce fut tout le travail de refondation de Bourbaki (dont j'ai lu les premiers tomes, et oui…)
Mon travail sur l'IA à l'Insee et l'effort de conceptualisation de la preuve en informatique m'a amené à travailler avec le mathématicien "profond" Abrial qui a tenté de tout rapporter à des formes canoniques et notamment la formalisation des mathématiques dans leur usage informatique.
Il ne restait plus guère que le zéro et le "plus un".
Usine à gaz en "pratique".
Il vaut mieux faire confiance à l'expérimentation à la hardiesse de la formalisation telle qu'elles ont été définies par les Grecs, oules Lumières.
Cela changera peut-être avec les calculs quantiques mais ce sera une illusion. Car ces qbits doivent être soumis en permanence au contrôle de cohérence et de décohérence.
La seule vérité pour l'homme est l'économie des moyens.
Qui conduit à formuler l'existence d'un principe supérieur indémontrable mais infiniment économie en moyens..
Mon ami Gildas Rouvillois dit souvent : Dieu est avare de ses moyens mais prodigue de ses artifices.