Finissons-en avant la conférence d’Yves Roucaute et après la COP 27 et ses avancées en demi-teinte.
Certes les Pays développés ont proposé de financer un « bouclier » contre les risques climatiques pour aider les pays en développement les plus vulnérables à préserver leurs espaces stocks naturels de carbone (forêts, mangroves, …), pour interdire toute exploitation des grands fonds marins et pour sortir de l’utilisation massive du charbon mais chacun est bien conscient , compte tenu du cycle naturel de la variation de température de la planète qu’un réchauffement de 2°C est à prévoir dans les années à venir.
Il faudra donc accroître la résilience aux changements climatiques, en réduire les conséquences et redonner confiance aux pays pauvres sur l’engagement des pays riches à respecter leurs engagements financiers (réduction des risques de catastrophes, aide humanitaire, soutien aux systèmes assurantiels, meilleure coordination des actions).
Mais tous ces vœux pieux se heurtent à une évidence : alors que 10% des habitants de la planète consomment 90% de l’énergie fossile et que les 90% restant voudraient pouvoir consommer à leur tour, aucune résolution sérieuse ne pourra être prise par une COP quelconque si l‘espèce humaine n’arrive pas à domestiquer sa flambée démographique.
J’ai largement démontré dans deux éditos consacrés à la question que la Terre a connu dans son histoire de nombreuses variations de température, parfois extrêmes ayant entraîné des extinctions de masse. Pourtant le climat a toujours réussi à se réguler selon un cycle de l’ordre de 100 000 ans. Ce n’est donc pas la première fois que la Terre connaît ce genre de crise (glaciations suivies de périodes d’intenses réchauffements associés à des extinctions de masse avec effondrement de la biodiversité).
Mais ces mêmes bouleversements n’ont-ils pas permis l’émergence de nouvelles espèces dont l’apparition d'Homo sapiens ?
Ces crises successives depuis 4 milliards d’années ont toujours fini par se résorber et la vie est toujours réapparue après des destructions massives avec un retour à la normale au bout d’environ 100.000 ans.
On connaît très bien maintenant mieux que les politiques du GIEC par quel mécanisme de résilience la Terre a toujours su retrouver des températures globales stables favorables au développement de nouvelles espèces.
Cette formidable régulation fait intervenir les silicates de la couche terrestre qui sous l’action de l’eau et du gaz carbonique s’altèrent pour former des ions Calcium et des Bicarbonates qui transportés par les rivières jusque dans les océans vont être utilisés par les organismes marins pour produire leur coquille. Une fois ces organismes morts, celles-ci vont se déposer au fond de l’océan et constituer un insondable puits de carbone.
Ces mécanismes à côté des variations de l’orbite de la Terre, des éruptions volcaniques et de la photosynthèse participent à ce fantastique équilibre de la Nature où le véritable rôle de l’Homme est bien exagéré !
Nous atteindrons bientôt le sommet du prochain pic (dans peut-être 10.000 ans) et soyons sûrs qu’une fois de plus la Terre s’en remettra. Sauf que pour nous 10.000 ans c’est bien loin et qu’une meilleure prise en compte de ces changements nous évitera peut-être d’être supplanté par une nouvelle espèce.
Remarquons toutefois qu’il a fallu 100.000 générations (2 millions d’années) pour que l’Homo Erectus peuple toute l’Afrique et 100.000 ans de plus pour que l’Homo Sapiens qui en découle peuple toute la planète.
Nous pourrons sans aucun doute nous adapter à ces changements et plus que le climat et ses variations seule la stupidité humaine (guerre nucléaire, peuplement intempestif) pourra peut-être nous rayer de la carte.
Rassurons-nous : si tel était le cas, une nouvelle espèce prendrait la relève !
Pierre Chastanier