Qu’il s’agisse des attentats terroristes ou des 5 versets du Coran qui appellent à tuer, une réflexion critique sur l’Islam, doit être ravivée pour ne pas laisser le fondamentalisme islamique travailler sans concurrence dans nos banlieues les populations d’origine arabo-musulmanes.
Or si 60% des Français pensent que cette religion n'est pas compatible avec les valeurs de la République, 74% des jeunes musulmans de moins de 25 ans pensent de même !
En fait ce sont les représentations de l'islam qui posent problème.
- Le port du voile, interdit à l'école, Interdit aussi pour les agents de la fonction publique pour respecter le principe de neutralité, mais autorisé à l'université.
- Le voile intégral interdit sur l'espace public.
- Le burkini, laissé à l’appréciation des maires
- Les menus de substitution à la cantine
- Les prières de rue qui posent la question des lieux de culte (Il y a aujourd'hui 2.400 mosquées en France à rapprocher des 4000 Temples et des 45.000 Eglises mais seulement des 500 synagogues et des 300 Temples Bouddhistes)
- La loi de séparation des Eglises et de l'Etat qui interdit les subventions publiques pour la construction d'édifices cultuels, ce qui pousse les Musulmans à aller chercher des financements à l'étranger (Algérie, Maroc, Turquie, pays du Golfe…)
Et, lorsque les Djihadistes font éclater leurs bombes en criant « Allah Akbar » nous voyons un appel au meurtre dans ce qui devrait être un appel à la prière, dévoyé par eux.
Mais, quoi qu’en dise Eric Zemmour, on ne peut tout de même pas accuser l’ensemble des musulmans des crimes commis par ces extrémistes, même si l’on doit exiger de leurs intellectuels qu’il reprennent enfin comme le font les autres religions l’exégèse de leurs textes sacrés !
Jusqu’au début des années 60, de grands Imams pensaient en effet que l’islam devait être adapté à son contexte historique et qu’aucune interprétation ne pouvait être valable pour toutes les époques.
Puis, l’Université Al-Azhar du Caire a été étatisée en 1961, les croyants ont commencé à se recroqueviller, les savants ont émigré, le salafisme a complètement éclipsé le discours critique, et des penseurs médiocres intégristes se sont finalement imposés.
Sur les 6300 versets du Coran, cinq comportent certes une injonction à tuer trouvant d’ailleurs son équivalent dans le Deutéronome. Heureusement aujourd’hui, pour juifs et chrétiens, ces injonctions se réfèrent à une situation passée qui ne doit pas être prise au pied de la lettre.
Il serait bon que les musulmans réagissent de même contre leurs fondamentalistes qui opèrent une relecture du Coran allant à l’encontre de leur tradition.
Pour prendre un exemple de ce dévoiement rappelons que le « djihad » dont la visée au départ était la reconquête de La Mecque n’a plus jamais été utilisé en Islam depuis l’an 630 jusqu’à ce que des fondamentalistes revivifient ce concept au XXème siècle auprès des populations colonisées par les Anglais et les Français.
Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux n’importe quel analphabète peut dire tout et n’importe quoi, prétendant revenir aux sources, en puisant à sa convenance dans le Coran ou les hadiths quelques phrases qui l’arrangent.
Rappelons aussi que contrairement à une idée trop répandue, la charia n’est pas la loi islamique! C’est seulement l’interprétation, comme nous l’avons eue sous l’Inquisition, de ce qui pourrait être la norme dans une société donnée et à une époque données.
Or, face à cette loi du talion complètement rétrograde qui ravit les islamistes radicaux, les intellectuels musulmans ne luttent pas suffisamment contre ce dévoiement. Il est donc impératif que leur tradition évolue comme l’ont fait la tradition juive et la tradition chrétienne pour accepter les principes de la démocratie, l’Etat de droit et la séparation de l’Etat et de la religion.
Pierre Chastanier